Petits rappels,
A. Pourquoi parle-t-on régulièrement de « système » en sophrologie ?
Pour le fondateur de la sophrologie, Alfonso CAYCEDO, le corps et le mental sont « une seule et même chose » : Ils forment une unité existentielle.
Dans cette unité, l’être humain disposerait, selon lui, de 5 systèmes qui faciliteraient l’expérimentation des techniques, et d’un 6ème système qui globaliserait le tout dans ce qu’il appelle la corporalité.
Ces systèmes se décrivent schématiquement de la manière suivante :
- 1er système : la tête (crâne, visage) et l’organe vital correspondant : le cerveau,
- 2ème système : le cou, la gorge, la partie postérieure des membres supérieurs avec les régions deltoïdes (épaules), la partie externe des bras et des avant-bras, le dos des mains et des doigts et l’organe interne vital : la thyroïde…
- 3ème système : le thorax, la partie antérieure des membres supérieurs, aisselles, partie interne des bras et des avant-bras, la paume des mains et partie antérieure des doigts, les organes vitaux : le coeur, les poumons, le thymus (organe du système immunitaire)
- 4ème système : la région abdominale et en regard la région lombaire, avec la partie supérieure de la région ombilicale et la région épigastrique : l’appareil digestif, reins, foie, rate, vésicule…
- 5ème système : La région du bas-ventre (la partie inférieure de la région ombilicale), la région hypogastrique (au niveau du pubis), les membres inférieurs jusqu’aux orteils et les organes internes : plancher pelvien, organes génitaux, intestin grêle…
- 6ème système : La globalité du corps appelé aussi « la corporalité ».
A chaque système corporel est associé un “espace d’interaction” :
Espace du 1er système : situé au milieu du front,
Espace du 2ème système : situé à la base du cou sur la thyroïde,
Espace du 3ème système : situé à la base du sternum,
Espace du 4ème système : situé 3 à 4 cm au-dessus du nombril,
Espace du 5ème système : situé 3 à 4 cm au-dessous du nombril,
Espace du 6ème système : la région ombilicale ou le nombril
“Ces espaces permettent au mental (psychisme) de se centrer sur un système en particulier et « d’interagir » sur celui-ci …”
Pourquoi avoir nommé les parties corporelles, « des systèmes » et pas simplement par leur propre nom ?
Le terme ” système”permet :
- de ne pas ramener à une image psychologique de soi,
- une mise “entre parenthèses”du mental, en focalisant l’attention sur une partie spécifique ‘neutre”du corps,
- de détourner l’attention de l’organe proprement dit, qui peut-être lié à un souvenir négatif ou traumatisant chez le sujet (accident, deuil…),
- de se centrer ou se concentrer sans jugement, ni a priori au delà de toute rationalisation, sur un objet ou un moment précis (présent, futur, passé).
Cette prise de conscience progressive de la forme et de la présence de chaque système conduit à la prise de conscience de tout notre corps en tant qu’unité (corps-esprit), c’est à dire la prise de conscience du vivant qui est nous.
B. En quoi la sophrologie est une pédagogie :
“Le sophrologue va amener progressivement le pratiquant à intégrer les techniques, pour lui permettre rapidement de s’entraîner seul et devenir autonome.”
Dans ce travail régulier, tel un entraînement, nous renforçons les structures positives de l’être par la répétition.
Les deux grandes étapes d’une séance de sophrologie sont :
- Le processus d’activation qui permet de faire émerger les structures à la conscience,
- La pause phronique d’intégration qui va permettre de nourrir la conscience de cette activation (et la pause de totalisation en fin de séance)
« Lorsque nous sommes stressés nous n’intégrons pas, il y a un déséquilibre entre le système parasympathique et le système orthosympathique : nous n’arrivons pas à lâcher-prise. »
En séance sur la gestion du stress, nous rééquilibrons le système nerveux autonome (neuro-végétatif) par la respiration :
- A l’inspiration (par le nez), nous activons le système orthosympathique :
« J’inspire pour faire un effort, pour me préparer à l’action, je dynamise mon cerveau, je remonte mon niveau de vigilance…”
- A l’expiration (lentement par la bouche), nous activons le système parasympathique :
« J’expire pour expulser, chasser les tensions loin de moi, je ramène le parasympathique au calme, je retrouve peu à peu mon équilibre intérieur » : « principe d’homéostasie ».
Par une respiration diaphragmatique douce et calme, entrecoupée de petits temps de pause, nous facilitons l’intégration des sensations, perceptions et émotions, et nous facilitons chez le sujet la gestion du stress.
Par la répétition d’un mot spécifique, un « phronème », nous activons et stimulons notre cortex, siège de la réflexion.
- 1er exemple : Par la répétition du phronème « sophro activation vitale », nous induisons la vitalité et l’énergie au niveau cérébral,
· A l’inspiration, j’inspire le mot « activation »,
· A l’expiration je diffuse le mot « vitale » qui vient nourrir et renforcer le système choisi.
“Notre cerveau entend ce que l’on répète, il reconnaît les mots activation et vitale et les intègre (inspiré de la méthode COUE)”.
- 2ème exemple : Par la répétition du phronème « VIPHI », on harmonise la respiration sur les mots Vivance phronique (à l’inspiration), et sensations Isocay (à l’expiration).
« En utilisant l’inspiration, pour l’appropriation et pour installer des sentiments positifs, et l’expiration synchronisées (ou sophro-respiration synchronique), pour ramener le calme, la détente et chasser le stress (dans les problèmes de sommeil par exemple), nous rééquilibrons progressivement le parasympathique et l’orthosympathique pour retrouver confiance en soi, estime de soi et harmonie. »
« On utilise donc la puissance de l’esprit cognitif sur le corps, les mots influencent et impactent la réalité du corps. »
C. L’alliance sophronique, c’est quoi ?
C’est un élément essentiel en sophrologie : Elle désigne la relation qui existe entre le sophrologue et le pratiquant pendant l’apprentissage des techniques (plus particulièrement en séance individuelle).
« Pendant cette alliance, le sophrologue renonce au caractère directeur, impératif et se limite à l’enseignement de la méthode à travers les techniques phroniques et les exercices de relaxation dynamique que le pratiquant réalisera suivant sa propre initiative ».
Cette relation « d’égal à égal », se développe et se nourri dans un climat de confiance, d’échanges et d’empathie.
Elle permet au pratiquant de se placer d’entrée en tant qu’adulte responsable (on laisse l’enfant en souffrance de côté) afin qu’il mette l’accent sur la valorisation de ces capacités et sur son autonomie en devenir.
“Le sophrologue accompagne, c’est un « guide », il transmet, c’est un « passeur ».”
Il se doit d’être le plus juste possible et conscient de ses limites… c’est-à-dire d’être dans sa réalité objective !
L’objectif est d’éviter l’installation d’une relation dite « de transfert », et de « contre-transfert » : Cette relation de type parent-enfant est à proscrire…le pratiquant risquant de projeter sur le thérapeute (assimilé au parent) ses problématiques, ses sentiments et ses comportements infantiles et de tomber dès lors dans une « relation de pouvoir ou de dépendance ».
D. La phase d’analyse vivantielle c’est quoi ?
Elle clôture la séance individuelle, et établit le lien entre la vivance (sentiments ressentis par le pratiquant) et l’existence vécue.
C’est une façon d’accompagner la personne, en orientant l’échange vers les ressentis individuels positifs du pratiquant.
Selon CAYCEDO : « La vivance est une biopsie de l’existence »
Comment fait-on ?
« Le sophrologue aide à détecter le moment où la vivance apparaît à la conscience »,
- Le pratiquant lit sa phénodescription et s’exprime à la première personne : le « JE » est fondamental pour s’approprier ses ressentis,
- Le sophrologue écoute et oriente la vivance relatée, et tâche de renforcer (sans interprétation), les vivances positives décrites par le pratiquant,
Il peut proposer d’insister et de travailler sur un système en particulier, ou sur un moment précis qui a émergé et qui a été particulièrement significatif et positif pour le pratiquant : Il encourage la personne à répéter chez elle la pratique et à apporter ses nouvelles phénodescriptions à la prochaine séance.
A chaque rencontre le sophrologue consacre du temps pour écouter le développement des vivances du pratiquant pour éventuellement ajuster son protocole.
La sophrologie est basée sur des 4 principes fondamentaux :
- Le schéma corporel comme réalité vécue :
Afin d’habiter un corps en bonne santé et « conquérir » notre harmonie physique et mentale, nous travaillons en sophrologie sur notre schéma corporel en répétant des exercices de relaxation statique ou dynamique, et des techniques phroniques spécifiques (TPS).
Le schéma corporel est une notion qui recouvre la représentation mentale du corps, son “dessin”, les sensations intéroceptives (rythme cardiaque, péristaltisme, circulation sanguine…), proprioceptives (position et mouvements du corps) et extéroceptive (chaleur, froid, pression sur la peau…), les formes, les volumes, les postures :
« La conscience de notre schéma corporel permet la conscience de soi. »
Pour CAYCEDO, le fondateur de la sophrologie, le schéma corporel est essentiellement le “sentiment du corps”.
Les stimulations corporelles de la relaxation dynamique, permettent de faire le lien entre les sensations, la perception et la motricité.
Il ne s’agit pas tant de se représenter notre corps que de le sentir, de le vivre tel qu’il est réellement, à travers nos ressentis individuels.
- Principe d’action positive :
En sophrologie, si nous ne l’ignorons pas pour autant, nous travaillons rarement sur le négatif, sauf pour le chasser dans la technique de SDN (sophro déplacement du négatif à l’expiration), car activer le négatif risquerait d’engendrer une activation négative de la personne dans sa globalité.
La démarche sophrologique n’entraine donc pas de dépendance à son thérapeute, car nous n’encourageons pas à exprimer ou à tenter d’analyser les expériences négatives ou traumatisantes, en les évoquant pendant de nombreux mois, voire des années…
La sophrologie travaille principalement sur le positif, l’activation répétée de ce positif provoque un “effet boule de neige” sur toute la personne.
« Toute action positive sur une partie de la conscience se répercute positivement sur la globalité de l’être » A.CAYCEDO
- Principe de réalité objective :
Si tout ressenti est forcément subjectif, la sophrologie doit nécessairement être pratiquée avec objectivité.
Nous devons apprendre à vivre davantage dans la situation présente, là où nous sommes, « Ici et maintenant », afin de s’adapter au mieux aux différentes situations de notre quotidien, et satisfaire l’expression de nos propres besoins.
Ainsi, en sophrologie, l’objectif est avant tout de renforcer les structures positives que nous avons tous en nous, en nous appuyant sur nos sensations corporelles.
Mais cela ne doit pas déboucher sur une déconnexion d’avec la réalité, il est donc nécessaire d’être encadré par une personne compétente et appliquant elle-même ce qu’elle propose.
- Principe d’adaptabilité :
L’adaptabilité de la méthode au pratiquant et non l’adaptabilité du ou des pratiquants à la méthode.
“Le sophrologue propose la ou les techniques qui lui semblent les plus justes pour une séance donnée sur un besoin précis, pour expérimenter, bâtir et réajuster si nécessaire un protocole spécifique à chacun.”
Voilà chers internautes, j’espère que cette « traduction », de quelques éléments propres à la sophrologie, vous permettra de mieux comprendre cette discipline simple, douce et progressive, qui peut vous apporter rapidement bien-être, confiance en vous et sérénité.

- Je vous accompagne sur rendez-vous uniquement du lundi au vendredi de 9h00 à 19H00 et le samedi matin de 9H30 à 12H00 à votre domicile,
- J’interviens également en entreprise, dans les clubs sportifs et en école sous la forme d’ateliers collectifs, de conférence ou en accompagnement individuel .