Comment rompre avec le passé …

Photo by Simon Schwyter on Unsplash

Le passé a fait de vous ce que vous êtes aujourd’hui, il est la base du socle fondateur sur lequel vous vous êtes progressivement façonnés, mais il est parfois à la source d’un profond mal être.

 Comment s’en détacher en conscience ?

 En feuilletant les albums photo de votre enfance, en évoquant vos souvenirs de lycée avec vos « copains d’avant », en vous remémorant vos amours passées, vous prenez « conscience » de ce que vous avez été et de ce que vous êtes devenu.

« Se référer au passé permet de se repositionner dans le présent et d’anticiper l’avenir »

Quel que soit votre passé, il reste toujours un espace à vivre, parfois un peu trop serré où s’étouffent sanglots et spasmes, parfois plus épanoui comme une bulle douce et rassurante dans laquelle on se reconnaît et où on aime venir se reconnecter et se réfugier.

En choisissant de renoncer à une partie de son passé, nous acceptons d’en faire le deuil, et c’est forcément un travail émotionnel compliqué,

Ce processus comporte 4 étapes clairement identifiées par les psychologues:

  1. Le Déni- la sidération – l’incrédulité : « Je refuse de croire que ce qui a été ne sera plus. »
  2. La Colère : « J’en veux au temps qui passe. »
  3. La Peur / la Dépression: « Que va-t-il se passer maintenant ? »
  4. Enfin l’Acceptation, qui aboutit au renoncement et à la reconstruction.

« Les personnes qui vivent accrochées au passé n’arrivent que rarement à suivre ce processus, parce qu’elles refusent de vivre leurs émotions »,

Le deuil est un chemin: votre souffrance d’aujourd’hui va évoluer, et s’apaiser au fil du temps.

Pourquoi certains y arrivent mieux que d’autres ?

Nous sommes tous uniques et nous n’avons pas toujours eu la possibilité de faire un juste apprentissage de nos émotions, c’est-à-dire d’apprendre à les recevoir, à les accueillir, à les vivre et à les exprimer !

L’origine de nos souffrances est à chercher dans notre petite enfance : C’est souvent le petit garçon (la petite fille) qui est au fond de nous qui s’exprime, celui ou celle à qui l’on a interdit de se mettre en colère ou à qui l’on a répété que l’on « ne doit pas avoir peur ou pleurer ».

Résultat: Nous fabriquons des personnes “coincées” dans leurs émotions (colère, tristesse, ressentiment…) et incapables de les dépasser.

En restant prisonnier de son passé, nous refusons du même coup de digérer nos traumatismes. Nous cristallisons nos émotions et nous nous empêchons d’avancer.

On se refuse à oublier un proche disparu, à chasser de son cerveau un être cher que l’on a aimé : Inconsciemment, on s’efforce même de le faire revivre dans cette reconnexion à ce passé révolu.

Si le travail de deuil est toujours douloureux à faire, c’est aussi parce qu’il renvoie à la notion de “finitude”, et, par extension, à l’idée de notre propre mort.

Derrière l’incapacité à tourner cette page se cache un phénomène de régression, une difficulté à “rompre”, à « grandir », apparentée à l’angoisse de l’enfant et de sa rupture avec la mère, premier deuil auquel nous sommes confrontés.

L’absence, réelle ou symbolique, du père en est souvent la cause, car c’est lui qui, en s’interposant dans la relation mère-enfant, incite ce dernier à sortir de cette relation fusionnelle pour se tourner vers le monde : L’absence du père peut pousser l’enfant à rester « collé » à sa mère. Adulte, il vivra avec l’idée « qu’avant, c’était bien mieux ».

Mais alors que faire ?

  • Vivez corporellement dans l’”Ici et Maintenant”,
    Vivre l’instant présent, c’est se réapproprier son schéma corporel et prendre pleinement conscience de son existence dans l’ici et maintenant en se sentant physiquement ancré : les exercices de relaxation et la maîtrise de la respiration diaphragmatique pausée permettent de se reconnecter à ses sens…
  • Encouragez votre créativité,
    L’imaginaire et la création sont des moyens efficaces de reprendre confiance en soi, en nous aidant à découvrir que l’on peut produire de la nouveauté. L’objet que l’on peint ou que l’on sculpte permet de prendre conscience de sa propre évolution car il porte la marque de nos progrès.
  • Listez vos peurs,
    S’il est impossible de tout prévoir et de se prémunir contre tous les risques que l’on encourt lorsque l’on fait des projets, le fait de noter vos peurs vous permettra d’avoir une vision moins angoissante de votre futur, en l’envisageant sous l’angle de la raison.
  • Libérez-vous du passé, nous avons au plus profond de nous une foutue tendance naturelle à idéaliser notre passé : Les lieux, les ambiances, les perceptions et les sensations (odeurs, parfums, saveurs : la fameuse « madeleine de Proust »,) sont magnifiés par notre mémoire erronée.

Souvent, la simple action de revisiter, en pleine conscience, certains lieux qui nous hantent, peut nous aider à nous libérer de l’image idyllique que l’on en a gardé : “notre regard d’adulte ne retrouvant pas toujours les émotions de l’enfant qui a grandi.” Dans certains cas, c’est aussi l’occasion de régler ses comptes avec d’autres éléments de ce passé et de repartir sur des bases plus saines.

Si vous êtes estampillé « nostalgique » parce que vous ressassez constamment votre passé en lui accordant une attention excessive, ou que vous vous laissez fréquemment glisser dans vos souvenirs « rassurant » mais tourmentés, accordez-vous du temps pour que vous puissiez vous recentrer dans l’instant présent.

Et si vous arrivez enfin, après quelques séances accompagnées par un thérapeute, à vous référer à ce passé avec une confiance et une sérénité retrouvée, il est peut-être temps de tourner des pages sans remords ni regrets, et de fermer certains chapitres de votre livre d’histoires : Visualisez un sourire, faites la paix avec vous-mêmes et limitez-vous à revivre en conscience et “sous contrôle” ses instants sans vous embourber dedans.

Ce regard neuf et bienveillant vis à vis de vous-mêmes vous aidera à terminer votre visualisation dans l’ici et maintenant, bien ancré dans tous vos points d’appui, dans votre présent retrouvé et tourné vers un avenir serein.

Signature Gilles Taraquois 2

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