Ecole: un lieu de vie et d’apprentissage (…)

« La rentrée scolaire démarre cette semaine…

A la fin d’une année, je reçois de la part des écoliers et même des tous petits (classe de CE2-CM1) de merveilleux dessins et des phénodescriptions qui témoignent de leur gratitude pour les cours de sophrologie que j’ai animé dans leurs classes. 

« Touché par cette marque de bienveillance et cette expérience riche en échanges et en émotions je pose la question de la place de la sophrologie pédagogique à l’école « .

L’école est un lieu où les enfants passent beaucoup de temps, qui doit contribuer à les « former » à la vie et à leur donner les moyens intellectuels, physiques et moraux pour mieux la vivre et la comprendre. 

Pourtant ils ne sont pas toujours dans la disposition idéale pour profiter au maximum de l’enseignement et de l’école. 

Certains enfants ont de réelles difficultés d’apprentissage, aggravées par des journées aussi longues et épuisantes que celles des adultes:  Transport aller + temps de classe + garderie + veille le soir + transport retour … La télévision, les tablettes et smartphone les assaillent d’images souvent bêtifiantes et violentes, dont ils ne saisissent pas nécessairement toute la portée, mais qu’ils enregistrent passivement.

J’ai notamment constaté au cours de ces séances que les enfants pouvaient:

  • Etre agités de manière quasi permanente,
  • Avoir des difficultés à fixer leur attention,
  • Etre « absents » (mentalement) ou carrément passifs,
  • Piquer du nez ou même s‘endormir très rapidement,

Pourquoi faire de la sophrologie en classe ?

« C’est déjà un moyen de les aider à être plus détendu et plus concentré. »

L’élève va apprendre à: 

  1. A respirer et à se relâcher souffler pour oublier ses tracas,
  2. A écouter ses sensations et ses perceptions pour être en adéquation son corps et son esprit (pour construire son schéma corporel),
  3. A prendre le temps de faire les choses sans précipitation, en intégrant des vrais temps de pause à l’école, pour gagner finalement en efficacité et en concentration,
  4. A se ressourcer, avoir un temps pour soi, (une parenthèse dans une journée chargée)
  5. A se remobiliser pour être apte au travail 

Il va progressivement apprendre à gérer ses émotions, à trouver de la confiance en lui et sa place dans le groupe (et dans la classe), à se libérer du stress de l’apprentissage, des bruit ambiants et du poids d’une journée d’école.

La sophrologie s’inscrit donc dans un cadre pédagogique et demande à s’adapter autant au jeune public qu’à l’environnement particulier que représente l’école.

Le contenu et la durée des séances doivent être adaptés : Il n’est donc pas possible d’effectuer le même type de séances en grande section de maternelle, en primaire, au collège ou au lycée.

  • Pour les tous petits (- 8 ans), le manque d’anticipation naturelle de leurs sensations et la difficulté de certains à simplement fermer les yeux nous orientent vers des séances abrégées ne dépassant pas quinze à vingt minutes.

Ce format très court, répété de façon très régulière, permet de mettre en place de véritables moments de détente ou de retour au calme.

« C’est la répétition des exercices et leur régularité qui permet à l’enfant de prendre conscience de ses progrès entre chaque séance et de valider ses acquis. »

  • A partir de 8 ans, les séances peuvent progressivement s’allonger (25 à 30 mn). Avec l’acquisition de son schéma corporel et d’un vocabulaire plus riche, l’enfant peut être guidé dans un apprentissage de la sophrologie basé sur l’utilisation du souffle et des notions de contraction et décontraction (IRTER)Il apprend à se concentrer et à se calmer, jusqu’à savoir maîtriser seul ces techniques (sans la guidance du sophrologue). Il découvre progressivement son corps au travers de ses sensations et de ses perceptions, puis les sentiments et les émotions qui en découlent (peur, confiance, colère, tristesse, méfiance …)
  • Avec les adolescents, la pratique de la sophrologie est très proche de celle des adultes. La durée moyenne d’une séance est de 30 à 45 mn, pendant laquelle nous allons favoriser le travail sur deux axes :
  1. La capacité à gérer le stress notamment lors des examens (prise de parole à l’oral, capacité à se concentrer et à optimiser le temps …)
  2. La récupération mentale et physique pour accompagner les périodes de révision intenses.

« La sophrologie est utilisée pour développer une image positive de soi (à travers l’estime et la confiance en soi retrouvées) qui facilite l’intégration dans le monde des adultes. »

Comment mettre concrètement en place la sophrologie en classe ?

L’idéal est de pouvoir consacrer de manière régulière un temps de rituel (notamment en début d’après-midi, moment où la concentration est la plus difficile à obtenir).

Pour les collèges et lycées, elle trouve facilement sa place au sein des activités périscolaires (pendant les heures de bibliothèque, entre midi et deux, avant ou après la cantine voire le soir après 16 h45).

Elle peut aussi s’intégrer aux différents rituels qui rythment la vie en classe en permettant un retour au calme et à la concentration lors des retours de récréation ou la fin des activités corporelles et sportives. 

Les besoins et « outils » nécessaires à la pratique de la sophrologie sont déjà tous disponibles dans une école (celà ne nécessite donc pas d’investissement):

  • Une pièce au calme (salle de sports),
  • Des chaises pour les plus grands et des tapis de sol pour les plus petits,

Exemple de séance découverte (en présence du professeur)

  • Réunir les enfants en cercle, (une dizaine maximum pour éviter le chahut…)
  • Les inviter à se présenter à tour de rôle en demandant leur météo intérieure (cela permet un premier contact ludique avec le sophrologue afin qu’il soit accepté dans le groupe) :
    l’enfant décrit son émotion du jour par une image climatique: « 
    Je me sens brumeux, pluvieux, orageux, comme une tempête, ou au contraire comme un grand soleil… »)
  • Expliquer avec humour ce que l’on va « tous » faire,
  • Bien insister sur la posture, sur l’ancrage des pieds au sol, sur la position du dos (bien droit, en étirant la colonne vertébrale, tête érigée vers le ciel, menton légèrement rentré…)
  • Il faut aussi réapprendre aux élèves à accepter des situations naturelles de relaxation et ne plus les bannir (relâchement, baîllement, étirements)

Pourquoi respecter un temps de pause à l’école ?

Certains de nos élèves passent jusqu’à 11h00 dans l’école (parfois de 7h30 à 18h30 pour ceux qui sont en périscolaire.)

« Nous avons régulièrement en classe des enfants stressés et fatigués qui se plaignent de maux de ventre, de maux de tête et qui vont être inattentifs en classe, ou bien intervenir à tort et à travers. »  Une enseignante de CM2.

Comment je respire ?

Je viens localiser ma respiration dans mon corps en posant mes deux mains sur le ventre , l’air qui rentre par mon nez, mon ventre, mon thorax (poumons- cœur), l’air qui ressort par ma bouche (1ère prise de conscience de son souffle). 

Puis je prends conscience de mon schéma corporel en train de se relâcher (l’enfant peut nommer les parties du corps pour s’aider).

« Le sophrologue guide tout le long de la pratique puis l’enfant peut reproduire l’exercice avec la maîtresse et enfin seul chez lui : il gagne progressivement en autonomie. »

  1. En posture assise:(sur une chaise ou sur un tapis de sol)

« Nous prenons progressivement conscience de tous nos points d’appuis: les pieds bien posés sur le sol à plat, les cuisses et les fesses sur l’assise de notre chaise, le dos contre le dossier, les mains posées à plat sur les cuisses, la tête dans son juste équilibre sur les épaules, le menton légèrement rentré vers la poitrine pour étirer la colonne cervicale … Nous fermons les yeux pour mieux ressentir ce qui va se passer dans notre corps et nous relâchons déjà les tensions inutiles (on peut notamment ouvrir la bouche car ça n’est pas utile d’avoir les mâchoires serrées pour rester en équilibre) … Nous prenons un temps de silence pour venir à l’écoute de notre respiration naturelle : Où est-ce que ça bouge quand j’inspire ?  Comment est-ce que ça bouge quand j’expire ?

Nous posons nos mains sur notre ventre, nous inspirons doucement par le nez (chacun, chacune à son rythme): « Notre ventre se gonfle comme un ballon, une agréable dilatation de notre paroie abdominale… », les coudes collés au corps nous écartons doucement nos mains et nos avant-bras, comme si les volets d’une fenêtre s’ouvraient » (3 fois lentement) ,

Nous expirons doucement par la bouche et de manière prolongée, comme si on soufflait dans une paille pour chasser au loin une petite bulle ou une plume imaginaire. Nous ramenons doucement nos 2 mains l’une sur l’autre, contre notre ventre, « les volets se referment », notre ventre se vide à chaque fois un peu plus … Et nous essayons d’imaginer, de visualiser dans notre esprit cette petite bulle ou cette plume qui part au loin … Nous respectons un petit temps de pause avant la prochaine inspiration… »

Répétez cet exercice au moins trois fois, en respectant votre propre confort, sans forcer sur les inspirations (risque de tête qui tourne si hyperventilation), et en expirant plus longtemps (compter mentalement si cela vous aide)

Ces exercices permettent à l’enfant de prendre conscience de sa respiration et de rétablir l’équilibre de son milieu intérieur (principe dhoméostasie), entre calme et vitalité.

« Le rôle du sophrologue est d’accompagner l’enfant pour le guider et le rassurer ».

« Il est primordial d’intégrer le maître ou la maîtresse dans tous les exercices, dans une histoire que les enfants créent au fur et à mesure avec elle. Ils ne font pas qu’une série d’exercices successifs, ils vivent une histoire collective ... » 

Tout le corps est passé en revue, et l‘enfant prend bien conscience que chacune de ses parties est liée à l’ensemble (notion de corporalité:  lien corps-esprit)

Les apports de la sophrologie en classe?

  1. Pour l’enfant:
  • Au niveau corporel, il acquière une attitude physique plus calme ainsi qu’une bonne posture assise,
  • Il apprend à être plus concentré sur ses activités, recherchant un travail bien fait,
  • Il devient plus sociable, notamment en petites classes où il est souvent individualiste et a des réactions assez vives physiquement à l’égard de ses camarades (taper, mordre, pincer …).
  • Lors des phases collectives, il apprend à bien faire quelque chose ensemble. Il remarque que chacun concourt à la réalisation d’un travail collectif bien fait.
  • La respiration, engendrant calme et équilibre, est intéressante pour gérer stress et trac scolaire.

    2.  L‘enseignant:  Il est nécessaire de faire soi-même de la sophrologie pour bien maîtriser les exercices et connaître leurs effets (laisser exprimer sa propre sensibilité). Les consignes et réflexions à apporter aux enfants viennent alors tout naturellement. « Les bienfaits personnels rejaillissent forcément en classe où l’enseignant devient plus disponible, en meilleure condition et entretient des relations positives avec ses élèves. »

Phénodescription dessinée…

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 » Dessines ce que tu veux de ce que tu as vécu, de ce que tu ressens maintenant » …  Progressivement le dessin fait place pour les plus grands à une phénodescription écrite (en s’exprimant avec le  « Je ») …

La sophrologie profite à tout le monde !

  • Les résultats obtenus lors des séances se transfèrent peu à peu en classe et dans la vie quotidienne de l’enfant,
  • Elle apporte une meilleure connaissance et conscience de son schéma corporel.
  • Elle apprend à se concentrer sur ces mouvements : à les faire doucement et bien les sentir, ce qui nécessite un effort d’attention et d’écoute.

Les temps de pause et d’accueil des ressentis (sensations et perceptions) sont tout aussi importants que les mouvements eux-mêmes, car ils permettent d’observer que son corps vit et qu’il est relâché après le mouvement.

Au cours des sollicitations collectives nait un effet de socialisation, par la découverte de nouveaux contacts physiques, par le développement de l’écoute et du respect de l’autre.

« Il est nécessaire pour apporter tous ses bienfaits, qu’elle s’inscrive dans une pratique régulière et suivie. »

   

Gilles Taraquois – Sophrologue et préparateur mental

Sophro Espace de vie

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