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Le rôle du cerveau limbique et de l’Amygdale …
La majorité des accompagnants en thérapie brève ont déjà entendu parler du cerveau limbique et en particulier de l’amygdale. Cette zone du cerveau doit son nom à sa forme qui rappelle celle d’une amande. Comme pour la plupart des structures de notre cerveau, nous en possédons deux. Elles sont situées tout près de l’hippocampe, dans la partie frontale du lobe temporal.
« L’amygdale est essentielle à notre capacité à ressentir et à percevoir chez les autres certaines émotions. »
C’est principalement le cas de la peur et de toutes les modifications corporelles qu’elle entraîne. Exemple :« Si vous êtes suivi dans une ruelle sombre par des individus louches et que vous sentez votre cœur palpiter, il est fort probable que ce soit votre amygdale qui s’active ! »
Elle gère l’instinct de survie et la réponse « combat ou fuite » qui intervient bien avant la conscience.
C’est une réaction de type primaire / animale face aux menaces extérieures. Elle s’accompagne d’une décharge émotionnelle générale (le système orthosympathique s’accélère), amorce l’animal qui est en nous (cerveau reptilien) à une réaction de combat, de fuite ou de sidération.
« Cette théorie a été reconnue comme le premier stade du « syndrome général d’adaptation » qui régule nos réponses au STRESS. »
Comment fonctionne l’amygdale et quel est son rôle ?
Elle décode les stimuli qui pourraient être menaçants pour notre organisme.
Nous recevons de multiples informations Visuelles, Auditives, Kinesthésiques, Olfactives et Gustatives qui proviennent de notre environnement et qui sont transmises à l’amygdale. Lorsqu’elles sont analysées comme pertinentes ou dangereuses pour l’organisme, elles vont générer des réponses des systèmes: endocrinien et neurovégétatif, associées aux émotions.
L’amygdale donne donc la dimension émotionnelle des expériences sensorielles pertinentes pour l’organisme en utilisant 2 voies principales.
- Une voie rapide qui se fait totalement en dehors de la conscience et qui anticipe et met en route tous les processus nécessaires à la survie: « Dans un contexte de survie, il vaut mieux prendre un bâton pour un serpent que l’inverse. »
- Une voie lente passant par le cortex et permettant une analyse du danger et ainsi une possibilité de calmer la réaction rapide de l’amygdale en activant le parasympathique (le frein) : « Après avoir pris conscience que ce n’est pas un serpent dans le buisson mais une branche, ma peur s’estompe, le cœur ralenti et la respiration redevient normale. je retrouve mon homéostasie. »
L’amygdale réagit aussi à certains mots, lus ou entendus, c’est la voie que l’on active notamment en sophrologie avec le terpnos logos ( ce mode de discours qui agit sur l’état psychosomatique, en engendrant l’état sophroliminal (état modifié de conscience) : « un état de calme et de concentration de l’esprit propice aux changements ».
Les émotions qui l’activent le plus se classent dans un ordre décroissant :
Peur >dégoût >humour > émotion sexuelle > tristesse > colère
Dans un contexte d’accompagnement, je travaille sur les peurs qui font écho à chacun (résonance individuelle et subjective). La simple éventualité de la peur qu’un événement se produise alimente la problématique :« Un fumeur qui a peur d’arrêter par la simple peur de grossir. »
L’amygdale joue aussi un rôle essentiel dans la mémoire.
Les différentes mémoires et à quoi servent-elles ?
- Notre mémoire sensorielle: Elle permet de retenir une information. Quand une image ou un son apparaissent, l’information est captée par nos yeux ou nos oreilles. Elle est ensuite mémorisée pendant une très courte durée (moins de 2 secondes) avant d’être envoyée à la mémoire à court terme.
· Mémoire à court terme ou mémoire de travail
Limitée et concentrée, elle nous permet de retenir une information durant une dizaine de secondes. C’est la mémoire par exemple que nous utilisons pour taper un numéro de téléphone : on le retient assez longtemps pour le composer, puis on l’oublie « Nous retenons environ sept chiffres. »
· Mémoire à long terme
On l’utilise pour se souvenir des informations pendant plusieurs heures voire toute une vie.
Très sollicitée, elle n’est pas limitée mais elle n’est pas toujours fiable… C’est pour cela que nos souvenirs sont parfois un peu déformés par rapport à la réalité.
Exemple : Plusieurs personnes qui ont vécu la même expérience ne se souviendront pas exactement des mêmes choses en fonction de leurs capacités sensorielles (VAKOG). Lors d’un choc traumatisant (attentat), certaines personnes se souviendront d’une scène, d’une couleur, d’un objet, d’une forme… d’autres d’une odeur, d’un bruit, d’un son, d’une substance (cendres, sang …)
Elle se divise en deux sous-types de mémoire, qui sont également composés de deux groupes.
1. Mémoire implicite
- Mémoire procédurale :elle concerne nos gestes automatiques. C’est celle que nous utilisons lorsque nous marchons, lorsque nous mettons en route le lave-vaisselle.
Ces gestes, nous les avons appris un jour et les avons stockés dans la mémoire procédurale. Il s’agit de la mémoire de nos savoir-faire techniques.
Nos souvenirs y restent longtemps (même dans le cas de maladie d’Alzheimer). C’est notamment pour cela que l’on dit que « le vélo ça ne s’oublie pas ».
- Mémoire émotionnelle (ou mémoire inconsciente). Nous mémorisons certaines émotions durant notre vie, et elles nous sont rappelées sans que nous ne nous en rendions compte lorsque nous revivont des évènements similaires.
Exemple : Si vous adoriez le gâteau au chocolat de votre grand-mère vous serez dans un état de bien-être à chaque fois que vous mangerez le même type de dessert … Si vous aimiez le parfum de votre maman ou d’un champ de lavande quand vous étiez enfant, vous serez de manière générale plus détendu et souriant lorsque vous entrerez dans un lieu qui sent ce même parfum.
“Notre mémoire émotionnelle a une forte influence sur notre humeur et notre comportement.“
2. Mémoire explicite
Quand vous avez conscience de vous souvenir de quelque chose de précis, c’est votre mémoire explicite qui entre en action : « Quand vous entendez un air musical, vous mettez spontanément des mots sur ce souvenir, alors que vous ne l’avez peut-être pas entendu depuis des années… »
- Mémoire épisodique ou mémoire autobiographique.
Nous nous souvenons bien sûr de ce que nous avons fait la veille, mais aussi des desserts que nous faisait notre mère quand nous étions enfants.
On dit aussi souvent que c’est la mémoire qui nous permet de savoir où nous étions et ce que nous faisions lors d’un évènement dramatique et traumatisant.
Exemple : les gens questionnés sur les attentats du 11 septembre se souviennent avec précisions de ce qu’ils faisaient au moment des impacts…
Il s’agit d’une mémoire également en lien avec nos émotions puisqu’il s’agit de nos souvenirs personnels.
Se rappeler de ses souvenirs peut être :
- soit une action involontaire et subie (comme dans les cas de stress post-traumatiques),
- soit une action volontaire dans le cadre d’un accompagnement thérapeutique.
- Mémoire sémantique ou apprentissages théoriques : C’est la mémoire du savoir et de la connaissance (Notre culture générale, le sens des mots, à quoi servent les objets qui nous entourent …)
Tout trouve son origine par une stimulation sensorielle quelconque : une forme étrange ou un bruit menaçant. Ce bruit circule dans le thalamus, passage obligé de tous les messages captés par les sens. Il est ensuite transmis au cortex sensoriel approprié (VAKOG) où il est évalué et acquiert une signification. Si cette signification est menaçante, l’amygdale en est alors avisée et produit les réponses émotionnelles appropriées. Exemple : « Si vous êtes en train de manger et qu’un évènement traumatisant se produit sous vos yeux, vous ne mangerez peut-être plus jamais l’aliment qui est dans votre assiette et vous développerez peut-être un sentiment de dégout à chaque fois que ce même plat, chaud ou froid, et les saveurs, les odeurs, les couleurs et tous les phénomènes qui y sont associées se représenteront … » NB : Seuls certaines personnes qui ont été entrainées (conditionnées) à accepter un « intolérable spécifique et ciblé » peuvent prétendre à gérer ce type d’évènement. Les militaires et policiers des forces spéciales, par exemple, tant qu’ils ne sortent pas du scénario pour lequel ils ont été formé ! Contre-exemple :« Un sniper, entrainé à tuer des militaires ennemis, aura beaucoup de mal à agir sur un enfant ou une femme terroriste portant une bombe … Et s’il entre néanmoins en action, l’émotion suscitée va se cristalliser et restera violente et traumatisante, même pour lui. » C’est cette seconde route, beaucoup plus courte, donc beaucoup plus rapide, qui explique la rapidité de notre système d’alarme naturel. |
Comme tout a un prix, cette route qui court-circuite le cortex ne permet qu’une discrimination grossière des objets menaçants.
La confirmation qui émane de notre cortex qu’il s’agit bien d’un danger réel arrive seulement quelques millièmes de seconde plus tard mais ces fractions de seconde peuvent s’avérer fatidiques si nous ne l’avons pas anticipé.
La difficulté à gérer nos émotions vient souvent du fait que notre inconscient ne sait pas faire la différence entre un évènement réel et présent, et une pensée/un rêve où nous revivons ce souvenir traumatisant comme si nous y étions …
La prise de parole en public est pour moi insurmontable …
Une situation qui arrive plus souvent qu’on ne le souhaite : Se présenter lors d’un tour de table, animer une réunion, donner une formation … chacun de nous a connu ou connaitra ce type de situation délicate où il faut se jeter à l’eau.
La réalité c’est que :
« Le seul ennemi potentiel en présence, c’est nous-même ! »
Il nous faut apprendre à dompter ce juge intérieur intransigeant et même « auto-saboteur ».
Nous avons tous la possibilité de nous programmer positivement pour générer cette confiance et avoir accès à nos pleines ressources au moment opportun.
Pour nous entraîner dans cette voie, des techniques existent :
La SOPHROLOGIE permet de prendre conscience de son corps, d’apaiser son esprit et de se visualiser positivement. Il est ainsi possible de vivre à l’avance en confiance cette fameuse prise de parole (sophro projection future). Le cerveau ne sachant pas faire la différence entre cette expérience positive et la réalité : le jour J, il vous amènera tout naturellement au résultat souhaité…
Mais parfois l’émotion est trop grande: elle nous envahit, nous submerge et nous avons un trac de fou qui se manifeste par des palpitations intenses, un rythme cardiaque qui s’accélère, la voix tremble, la gorge se serre, la bouche est sèche, nos mains deviennent moites, nos membres tremblent, nous avons même la sensation que nos jambes flanchent, une envie pressante d’aller aux WC se fait sentir … C’est une réaction primaire NORMALE !
« Ces effets physiologiques sont souvent très inconfortables et les regards des autres amplifient ces phénomènes perçus. Dites vous qu’ils sont non seulement normaux, mais surtout, qu’ils se gèrent avec un peu de pratique. »
« Souvenez-vous que toute perturbation émotionnelle produit une perturbation énergétique, mais que rien n’est une fatalité »
Gilles TARAQUOIS – Sophrologue – 0785481874 – gillestaraquois@sophroespacedevie.