Estime de soi et dépendance affective…

On peut se poser la question légitime de ce qui est à l’origine de quelque chose,

Qui de l’oeuf ou de l’oiseau a été crée en premier ?

Cette question est transposable à une infinité de sujets. Je vous propose de l’aborder sur le thème de l’estime de soi et de la dépendance affective.

La dépendance affective trouve-t-elle son creuset dans un manque de confiance en soi, ou le manque d’estime de soi est-elle causée par une dépendance affective, et donc sa conséquence ?
L’estime de soi, c’est quoi ?

C’est le regard que l’on porte sur soi-même et l’appréciation qu’on fait de sa valeur ou de sa propre importance.

Comment se traduit le manque d’estime de soi?

Cela se traduit souvent par un repli sur soi, un sentiment d’inutilité, on se dévalorise, on se sent tout petit, “nul (le)”… Cet état est lié à notre propre perception que l’on a de quelque chose, il est donc très subjectif.

Pourquoi ce manque d’estime de soi aboutit souvent à des relations déséquilibrées?

En ne s’estimant pas à sa juste valeur, on nourrit un sentiment d’injustice. La personne va chercher de manière réflexe et inconsciente à combler ce sentiment en se tournant vers l’extérieur: la solution pour elle ne peut être qu’au dehors ! Elle apparait souvent sous la forme d’une relation affective.

On a besoin d’un autre !

Cet autre s’il apparait dans ce cadre, n’est qu’un leurre: il prend sa source dans cette relation qui lui permet de combler un besoin d’être soutenu et valorisé. L’autre devient un nouveau repère, un point d’ancrage, qui va certes enrayer l’anxiété et la dévalorisation de soi-même, mais que ponctuellement. Cette tierce personne qui semble apparaitre au premier regard comme étant la solution pour regagner cette estime perdue, engendre fréquemment une relation de dépendance affective. Cet autre est une bouée de sauvetage pour ne pas couler, une béquille pour avancer, une présence pour combler le vide, un pansement pour soigner sa blessure affective et dont on a besoin dans l’urgence car on souffre terriblement.

En vivant une telle situation, la perception de soi s’articule autour de ce que la relation miroir nous renvoie d’elle -même.

Dès lors , on se perçoit tantôt de manière positive lorsque l’autre nous valorise, tantôt de manière négative lorsque l’autre nous critique, émet de nouvelles exigences, voire nous rejette.

La situation de dépendance affective ne permet donc pas réellement de combler ce manque mais au contraire, elle le renforce.

Comme notre personnalité dépend directement du jugement et de l’appréciation de l’autre, nous ne percevons plus notre potentiel, nos vraies ressources et nos profondes capacités que par le prisme du regard que nous renvoie la relation aimée.

On finit par s’oublier, en ne pensant qu’à l’autre !

Il devient difficile de se sentir exister, d’écouter ses propres besoins et ses envies puisque l‘autre est devenu le centre de tout. Pour exister à ses yeux, on ne cherche plus qu’à satisfaire les attentes de cette personne en particulier, le reste devient futile et le SOI n’a plus sa place légitime. Cet idéal visé devient un phénomène compensatoire, ponctuel, mais qui ne pourra jamais être atteint. En nourrissant de tels comportements, nous ne faisons qu’agrandir un cercle très vicieux et il devient dès lors impossible de renforcer son amour-propre et donc de développer cette estime de soi tant recherchée.

Pire, en perdant peu à peu l’estime de soi, l’autre prend l’ascendant et le contrôle sur notre vie: de dépendance affective la relation peut se transformer en emprise affective toxique.

Quelle solution ?

Il s’agit dans un premier temps de revenir à soi, de prendre conscience de sa souffrance et de l‘accepter (elle est là pour quelque chose), ensuite de faire taire le mental (les pensées négatives qui envahissent la tête) pour être plus attentif aux ressentis, pour mieux être à l’écoute de la petite voix en notre for intérieur qui nous parle (vous savez cette petite intuition subtile mais non rationnelle qui a souvent raison mais que nous refusons d’entendre, trop accaparé par nos pensées négatives et conditionné par notre mémoire et nos croyances). Cette voix intérieure qui nous appelle à nous accueillir d’abord, à nous accepter ensuite comme on est, à nous valoriser pour finalement mieux nous respecter et nous aimer sans un autre.

Remplir son vide, c’est déjà accueillir son vide.
  • C’est apprendre à se connaitre.
  • C’est visiter toutes les parties de soi-même, les plus profondes, les plus sombres comme les plus lumineuses.
  • C’est connaitre ces sentiments et ses émotions suffisamment bien, pour se sentir en harmonie avec.

C‘est un chemin difficile et souvent douloureux mais le fuir ou décider de remettre à plus tard la quête ne fera qu’aggraver la situation.

Je vous laisse méditer sur cette citation de Carl Gustav JUNG:

” Nous passons la moitié de notre vie à escalader une échelle, et l’autre à réaliser que nous l’avions adossée au mauvais mur “

Gilles TARAQUOIS – Sophrologie et EFT

Laisser un commentaire